Einstürzende Neubauten
16-06-2022 Luxembourg Ville, Den Atelier / Musique Industrielle.
Que dire de plus de ce qui n’a pas été dit de ce monument de la musique industrielle allemande. Je les avais vu en 1990 à Nancy et puis plus rien jusqu’à ce que ce groupe mythique vienne jouer à L’Atelier à 1h30 de Nancy. Là, tout se réactive en moi et je prends direct 3 places en décembre 2019 pour le concert de juin 2020. Une pour moi, une pour Mimi mein Liebe et une pour sa sœur LN dingue du groupe et en particulier de Blixa le chanteur qui viendra de Bastia spécialement pour l’occasion voir son idole. C’est 2 ans plus tard seulement en raison de la crise sanitaire que nous assisterons à leur concert qu’ils maîtriseront de bout en bout et ce, dans toutes les règles de l’art bruitiste et industriel. Le son au top, leurs instruments au top, leurs morceaux au top, l’ambiance au top, le public au top, bref un concert d’exception qui ne laissera personne indifférent. Je ne suis pas un spécialiste des Neubauten loin de là. Neubauten c’est pour les intimes, les fans, le nom complet étant trop difficile à prononcer pour nous autres pratiquant la langue de Voltaire. Neubauten représente à mon regard le groupe qui a su s’imposer par sa force intérieure et sa rage extérieure, le groupe qui a su forger son propre style, sa propre route malgré ses 40 ans d’existence, et surtout qui a su se renouveler dans la continuité. Neubauten est pour moi un symbole, un symbole de rupture, de rupture avec la scène anarcho-punk, de rupture avec la scène new wave, de rupture avec la scène krautrock mais une rupture qui a réussi le tour de force de fédérer toutes ses scènes et de s’ériger en fer de lance d’une nouvelle génération. Une quinzaine d’albums plus tard depuis leurs débuts en 1980 c’est un Neubauten apaisé, épuré, assagi que je (re)découvre ce soir. 3 des membres fondateurs sont encore là accompagnés de 2 autres membres arrivés fin des années 90 et je me régale, je me goinfre de son, de voir tout ces musiciens joués sur ces « instruments neubautinisés » qui sortent des sons de oufs. Quant à Blixa l’Enchanteur, il maîtrise à mort son personnage, très cérémonial le plus souvent, non sans un sens de la dérision au vue de l’excellente complicité avec son public (je ne connais pas la langue de Goethe malheureusement). Bref un moment génial, rare, précieux qui me conforte dans mes choix musicaux. Une curiosité insatiable et une volonté farouche (je crois) de maintenir un cap, une direction sans laquelle je n’aurai pu voir ce concert ce soir et l’apprécier autant. Je sors entièrement satisfait, comblé de ce set monumental. Deux énormes bus NOIRS et un semi-remorque NOIR les attendent devant la salle pour repartir vers de nouvelles routes, vers de nouvelles directions. Quant à ce live report je le dédie à LN de Bastia sans qui ce concert n’aurait pas tout à fait été pareil sans elle, et à Joce sans qui ce site n’existerait tout simplement pas et qui aimait beaucoup les Neubauten et en particulier leur album « Haus Der Luege » sorti en 1989.